Les cours sont de plus en plus
animés par des diaporamas (slides). Un choix des professeurs, mais l’un d’eux,
Paul Ralph, s’érige contre cette méthode qui baisse, selon lui, dangereusement
le niveau des universités comme leurs exigences vis-à-vis des étudiants.
« Pensez-vous vraiment que regarder un prof lire des centaines de slides
Power Point vous rend plus intelligent ? » publie ce
professeur d’informatique dans une tribune du Business Insider UK. Il explique pourquoi il s’agit d’une façon
d’enseigner qui serait totalement inefficace.
D’après ce professeur qui
travaille à l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande, « l’excès de slides a contribué à faire
croire, et c’est absurde, que c’est trop demander à des étudiants de lire des
livres, d’être présent en cours, de prendre des notes ou de faire des
devoirs ».
Les Power Points, ces « empêcheurs
de penser »
Impossible pour lui de se passer
des livres, de la présence en cours, des notes et des devoirs. Voici trois
raisons principales pour lui :
1. Les
slides empêchent d’avoir des raisonnements élaborés. « Les diapos encouragent les professeurs à
synthétiser à l’extrême, à utiliser des bullet points, des schémas… ce qui décourage les analyses profondes qui prennent
toute la complexité d’une situation en compte. »
2. Cela
pénalise également les bons professeurs ! A force de ne voir que des
diaporamas, les étudiants ne considèrent plus les cours que « comme des successions de slides. Les bons
professeurs qui présentent des réalités complexes et ambiguës sont critiqués et
accusés de ne pas être assez clairs, par effet de comparaison »
3. Cela
contribue à vider les amphithéâtres. « Pourquoi
les étudiants prendraient-ils la peine de venir s’ils peuvent décrocher un 18
en lisant des slides dans leur lit en pyjamas ? »
Le niveau général des étudiants est en baisse, constate-t-il.
Les Power Points étant si néfastes, pourquoi sont-ils paradoxalement si
populaires ? questionne Paul Ralph. D’après lui, c’est dû au fait que
les universités prennent en compte la satisfaction de leurs étudiants en leur
faisant remplir des formulaires mais pas en mesurant le niveau d’apprentissage.
« Les examens, les projets de groupe
ou les travaux écrits mesurent une connaissance ou une compétence.
L’apprentissage est une évolution du savoir et des compétences qui ne peut se
mesurer qu’à long terme », écrit le professeur.
Pour lui, seules des recherches
sur le niveau d’apprentissage des étudiants permettrait de comprendre ce qui
marche… et ce qui ne fonctionne pas du tout. « Tant que les universités continueront à mesurer la satisfaction
des étudiants et non le niveau d’apprentissage, nous resterons dans le cercle
vicieux de faibles exigences, de la paresse et du faible apprentissage… »
conclut Paul Ralph.
Vous l’aurez compris, ne vous
contentez pas des Power Points, n’hésitez pas à interroger vos professeurs
après un tunnel de slides. Ils ne manqueront pas de vous conseiller des
ressources pertinentes, des lectures, et de quoi approfondir sérieusement le
cours.
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